septembre 20, 2023
Cynthia Charles-Donatien - Naomi Boulay Pesenti
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Il existe différents troubles associés à la prostate. Les plus courants sont la prostatite ou l’inflammation de la prostate, l’hypertrophie bénigne ou adénome de la prostate et enfin le cancer de la prostate. Ils touchent essentiellement les hommes et constituent un sujet très sensible auprès de notre patientèle. En effet, les cas de prévalence en Martinique (aux Antilles) sont plus importants qu’en France Hexagonale. Parmi les facteurs qui mettent en cause cette forte prévalence, c’est l’utilisation de chlordécone qui est majoritairement abordé par les patients et certains professionnels de santé.

LA PROSTATE

La prostate est une petite glande exclusivement masculine. Elle se situe sous la vessie et en avant du rectum.

Point intéressant : Le canal de l’urètre, qui conduit l’urine de la vessie, passe par le centre de la prostate. C’est pourquoi, un trouble de la prostate est souvent associé à des problématiques urinaires plus ou moins gênantes.

De plus, la prostate appartient au système reproductif. Son rôle est de fabriquer des sécrétions indispensables à la composition du sperme. Ainsi, les troubles de la prostate peuvent également être associés à un dysfonctionnement érectile.

Adenome hypertrophique de la prostate ou cancer de la prostate : Quelle est la difference ?

2.1 L’adenome hypertrophique de la prostate et ses problematiques urinaires

Avec l’âge et sous l’effet du déséquilibre de ces facteurs hormonaux, la prostate peut grossir : c’est l’hypertrophie bénigne de la prostate. Par définition, c’est une tumeur bénigne, sans gravité mais qui s’avère être plus ou moins désagréable dans la vie du patient. Elle serait présente chez plus de 80% des hommes vers l’âge de 50 ans.

Le système urinaire est principalement impacté par l’hypertrophie bégnine de la prostate. Les trois principaux troubles sont :

- La pollakiurie : envie d’uriner trop fréquente. Vous urinez 10 à 15 fois dans la journée et 2 fois dans la nuit.

- La dysurie : votre jet d’urine est faible et en plus il se fait attendre. C’est plutôt désagréable le matin au réveil.

- L’impériosité mictionnelle : vous avez des envies très pressantes, à la limite du contrôlable.

2.2 Le cancer de la prostate

Le cancer de la prostate est une pathologie qui procure très rarement des symptômes. Cependant, il présente un risque de complications graves. En effet, il peut évoluer jusqu’au décès du patient selon la situation métastatique de celui-ci.

Selon le dernier rapport de 2023 publié par l’institut National du Cancer en France, le cancer de la prostate représente 24% des cancers masculins se classant ainsi comme le 1er cas de cancer chez les hommes et la 3ème cause de décès par cancer chez les hommes.

2.3 Definir le diagnostic

Le diagnostic s’effectue par le médecin à travers deux types d’examens obligatoires :

1. Le toucher rectal, normalement annuel à partir de l'âge de 50 ans

2. Le dosage des PSA (Prostate Specific Antigen) ou encore "Antigène Spécifique de la Prostate" pour évaluer l'activité de votre prostate. C'est un indicateur potentiel du cancer.

Chlordecone et troubles de la prostate aux Antilles.

Le chlordécone est un pesticide utilisé en Martinique et en Guadeloupe, entre 1972 à 1993 pour lutter contre le charançon du bananier. Il est considéré comme une substance toxique sur l’homme du fait de ses nombreux effets néfastes sur le système nerveux, la reproduction, le système hormonal et le fonctionnement de certains organes (foie, rein, cœur, etc.). Il constitue par son ampleur et sa persistance dans les sols, un enjeu sanitaire, environnemental, agricole, économique et social pour les Antilles.

Le dernier rapport concernant « La Stratégie de lutte contre la pollution par la chlordécone 2021-2027 », reflétant la situation au 31 décembre 2022, met en l’actualité des recherches en lien avec ce pesticide.

Il est rappelé que désormais, le cancer de la prostate est reconnu comme maladie professionnelle en lien avec une exposition des pesticides (dont la chlordécone). Par ailleurs, depuis l’année 2021, un programme de recherche transversal est lancé pour approfondir les liens entre exposition à la chlordécone et cancer de la prostate dans le contexte des Antilles, ainsi que les conséquences sociales. Il est mené par l’INCA (Institut national des cancer) et coordonné par l’Inserm. Nous attendons les résultats de cette étude afin de pouvoir davantage nous exprimer sur ce sujet. Cela nous permettra éventuellement de comprendre pourquoi la prévalence du cancer de la prostate est plus importante aux Antilles.

Comment limiter les troubles de la prostate ?

Voici les conseils de notre naturopathe diplômée Cynthia Charles-Donatien

Sur le plan alimentaire : Il est recommandé de manger régulièrement des tomates, des pastèques, des pamplemousses et des papayes. C'est la meilleure façon de faire le plein de lycopènes. Il s'agit d'une substance appartenant à la famille des caroténoïdes. Très protecteur contre le cancer de la prostate, il possède aussi des effets bénéfiques sur le stress.

Il est primordial de manger des poissons gras et variés vos huiles végétales (colza, lin, noix, soja, sésame, pépins de courge). Les acides gras poly-insaturés ont des vertus anti-inflammatoires et anti-cancer.

Attention, pour obtenir ces bienfaits, il est important d’acheter vos huiles végétales dans des bouteilles en verre ambré de 25 à 50cl et de les conserver au réfrigérateur maximum 1 mois après ouverture et ne surtout pas les faire chauffer lors de votre consommation.

Vous pouvez consommer régulièrement des graines de pépins de courge qui améliorent nettement le confort de vie et empêchent l'adénome de progresser.

Vous devez boire beaucoup d'eau car une vessie insuffisamment pleine ne fournira pas de "jet" suffisant. Plus grave, vous risquez de faire une infection urinaire si vous ne buvez pas assez d'eau. Évitez l'excès de boisson ou d'aliments liquides le soir si vous avez pour habitude de vous lever la nuit.

Attention aux épices piquantes qui peuvent aussi déclencher des envies impérieuses.

Vigilance également sur la viande rouge (charcuterie comprise) et aux produits laitiers (yaourts compris). Diverses études montrent que les amateurs de ces produits alimentaires auraient 2 fois plus de risque de développer un cancer de la prostate.

Complements alimentaires en phytotherapie : Tout ce que vous devez savoir

Vous pouvez recourir aux plantes suivantes :

- Le "Palmier nain" ou Saw Palmetto (Serena repens). Considéré comme régulateur hormonal, il est utilisé par la médecine traditionnelle pour traiter les irritations de la vessie, de l'urètre et de la prostate. 4 à 6 semaines de traitement sont nécessaires pour que les effets se manifestent.

- L'extrait de "racine d'ortie". Il est important de bien choisir la racine et non la feuille car elles ont des propriétés différentes. La racine d'ortie, seule ou associée à l'extrait de palmier nain, est très utilisée pour traiter l'hypertrophie de la prostate. Elle exerce une action anti-inflammatoire. L’ESCOP (European Scientific Cooperative on Phytotherapy) recommande son utilisation spécifiquement pour soulager les troubles urinaires associés à l'hypertrophie bénigne de la prostate.

Voici une sélection de compléments alimentaires que je recommande :